ARMANDO DADÒ EDITORE Tipografia Stazione SA

Au cours de son activité, la maison d'édition d'Armando Dadò a publié plus d'un millier de livres. Le catalogue, qui s'est constitué de 1961 à aujourd'hui, comprend des ouvrages concernant les domaines les plus divers : de la littérature à l'art, de l'histoire à la politique, des coutumes à l'ethnographie, de l'actualité aux sciences naturelles.

Bon nombre des ouvrages publiés, en particulier ces dernières années, sont liés à la réalité régionale, explorée sous ses différents aspects ; une réalité que la maison d'édition de Locarno a cherché et cherche à promouvoir non seulement à l'intérieur des frontières régionales et cantonales, mais aussi à l'extérieur, en faisant connaître au-delà du Gothard et en Italie les spécificités de nos terres.

Pour retrouver les origines de l'entreprise, il faut remonter à l'été 1961, lorsqu'un groupe d'amis décide de réunir les forces et les fonds nécessaires pour créer une nouvelle imprimerie à Locarno. Elle voit officiellement le jour le 22 juillet de cette année-là, jour de la constitution d'une société anonyme qui déclare un capital social de 150 000 francs et qui compte parmi les membres de son conseil d'administration Plinio Martini, écrivain de la Valmaggia qui, quelques années plus tard, animera la scène littéraire de la Suisse italienne.

Les débuts sont prudents : au cours des premières années, l'activité est essentiellement celle d'une petite imprimerie qui emploie moins d'une demi-douzaine de collaborateurs. L'entreprise est installée dans deux locaux de l'ancien Palazzo Pax de Muralto, juste en face de la gare CFF (c'est en raison de cette proximité qu'elle sera baptisée Tipografia Stazione). Les premiers travaux sont des imprimés commerciaux, composés au plomb et imprimés selon des méthodes traditionnelles aujourd'hui disparues.

Cependant, le simple métier d'imprimeur ne suffit pas au propriétaire : il se découvre une passion pour les livres. Armando Dadò se lance dans l'édition grâce à une connaissance qui se transformera par la suite en une amitié fructueuse : celle du poète et graveur Giovanni Bianconi, qui lui propose de publier son livre d'ethnographie régionale. La satisfaction ressentie en 1965 à la sortie de Artigianati scomparsi (Artisanats disparus) conforte le jeune imprimeur de Valmaggia dans ses espoirs et le persuade de s'engager dans une voie certes difficile, semée d'embûches et de difficultés, mais aussi faite de satisfactions vivantes, de contacts humains et de communautés intimes.

Sa rencontre avec Piero Bianconi, frère de Giovanni, sera d'une importance fondamentale : ses ouvrages Occhi sul Ticino et Ticino com'era confirmeront Dadò dans ses intentions culturelles, au-delà du succès commercial presque inespéré qu'ils rencontreront.

Activité culturelle, engagement civique

Au cours des années 70, les orientations de la maison d'édition se précisent, à tel point que certains thèmes spécifiques marquent une grande partie de la production livresque de ces années-là. Il y a surtout la participation au débat civique de cette période, lorsque les Tessinois prennent conscience des « blessures » infligées à leurs terres par près de trente ans d'exploitation inconsidérée des ressources naturelles, d'urbanisation sauvage et de braderie du territoire. C'est dans les œuvres de Piero Bianconi et d'autres auteurs qu'apparaît clairement la nécessité de récupérer et de défendre un patrimoine de civilisation paysanne mis en danger (sinon déjà largement compromis) par les dynamiques économiques et sociales néfastes qui se sont déclenchées au Tessin après la Seconde Guerre mondiale. L'intérêt pour l'histoire, les événements et les aspects du passé est confirmé par le succès éditorial de plusieurs autres ouvrages parus à cette époque : il suffit de citer la Storia del Cantone Ticino (Histoire du canton du Tessin) de Giulio Rossi et Eligio Pometta, vendue à vingt mille exemplaires.

À cette époque, la maison d'édition de Locarno est désormais solidement implantée. Parallèlement, le secteur de l'imprimerie connaît une véritable révolution technologique qui conduit à la suppression du plomb au profit de nouvelles techniques de photoréproduction et, surtout, à l'avènement de l'informatique. L'activité éditoriale peut ainsi se renforcer et les publications commencent à s'organiser selon un programme cohérent avec les orientations de la maison d'édition.

C'est ainsi qu'au début des années 80, les collections « Il Castagno » et « L'Officina » sont lancées : la première rassemble des témoignages d'auteurs du passé, tandis que la seconde est réservée à des études menées selon les critères de recherche les plus modernes. Dans « Il Castagno », Dadò commence immédiatement à proposer des ouvrages d'auteurs tels que Karl Viktor von Bonstetten, Hans Rudolf Schinz et Otto Weiss, dont la traduction et la publication apporteront une contribution fondamentale à l'historiographie cantonale.

Les horizons s'élargissent

À partir de la seconde moitié des années 80, l'engagement dans le domaine de la traduction s'intensifie, ouvrant de nouvelles perspectives intéressantes à la maison d'édition de Locarno : tout en poursuivant son travail de valorisation du patrimoine culturel de la Suisse italienne, Dadò s'intéresse également à l'histoire et à la littérature nationales. Le spectre s'élargit alors, à tel point que les thèmes d'intérêt régional sont complétés par des ouvrages de plus grande envergure, qui parviennent à attirer l'attention de la presse et du public italiens.

Les années 90 ont été marquées par une série d'initiatives qui ont encore davantage profilé les orientations culturelles de Dadò : parmi celles-ci, on peut sans aucun doute citer la collaboration avec la Pro Grigioni Italiano qui a donné naissance à la collection du même nom, la publication des trois volumes de l'Introduzione al paesaggio naturale (Introduction au paysage naturel ) et des neuf volumes de l'Atlante dell'edilizia rurale (Atlas de l'architecture rurale) - en coédition avec le Musée cantonal d'histoire naturelle et l'École technique supérieure du canton du Tessin - qui comptent parmi les ouvrages les plus importants publiés au Tessin ces dernières années. Atlante dell'edilizia rurale (Atlas de l'architecture rurale) - en coédition avec le Musée cantonal d'histoire naturelle et l'École technique supérieure du canton du Tessin - qui comptent parmi les ouvrages les plus importants publiés au Tessin ces dernières années.

Au cours de la décennie, plusieurs nouvelles collections ont vu le jour. Celle des « Classiques », dirigée par Carlo Carena, compte déjà dans son catalogue une dizaine de chefs-d'œuvre de notre civilisation : citons le Livre de Job, le Traité sur la tolérance de Voltaire, la Complainte de la paix d'Érasme de Rotterdam, l'Histoire de la colonne infâme de Manzoni, ainsi que la nouvelle traduction des Évangiles, réalisée par un groupe d'éminents spécialistes italiens, édition qui a suscité un écho large et positif dans le monde culturel italien.

La collection « Alea » suscite également l'attention et l'intérêt, regroupant des recueils de poètes de valeur incontestable tels que Piero Bigongiari, Jacques Dupin, Neuro Bonifazi, Fabio Muggiasca, Dubravko Pusek, Gilberto Isella, Ismail Kadaré et Giovanni Bonalumi. Les recueils de ces deux derniers auteurs ont notamment obtenu une reconnaissance significative de la part de la critique italienne : Kadaré avec son ouvrage Le spiagge d'inverno(Les plages d'hiver), qui a remporté le Prix Regione Brianza en 1996 ; Bonalumi avec La traversata del Gottardo, une série de traductions poétiques du français et de l'allemand qui a également reçu le Prix Città di Monselice, une distinction qui, en matière de traduction, est la plus prestigieuse de toute l'Italie.

Cependant, cet engagement éditorial accru s'est concrétisé par plusieurs autres initiatives : c'est le cas de la collection « Il Cardellino » (Le Chardonneret), qui accueille des œuvres littéraires d'auteurs suisses et étrangers sélectionnés selon des critères de variété et d'originalité, et de celle de «I Sottili », qui rassemble des textes mineurs en termes de forme éditoriale, mais d'une grande profondeur intellectuelle.

En 1998, à l'occasion du 150e anniversaire de la constitution de l'État fédéral, la collection intitulée « I Cristalli - Helvetia nobilis » a été inaugurée. Elle est destinée à des œuvres de fiction et des essais, jamais traduits jusqu'à présent ou qui ne sont plus disponibles, d'écrivains principalement suisses de langue allemande, française et romanche. Les lecteurs italophones ont pu découvrir ou peuvent s'attendre à découvrir des chefs-d'œuvre tels que La Svizzera. Storia di un popolo felice de Denis de Rougemont et Il Santo de Conrad Ferdinand Meyer, Il dolore dei contadini de Corinna Bille, Adamo ed Eva de Charles-Ferdinand Ramuz, Dal Diario berlinese de Max Frisch et des textes de nombreux autres écrivains de grande envergure littéraire tels que Walser, Chappaz, Muschg, Tocqueville, Gotthelf, Jung, Dürrenmatt, Zweig, Mme de Staël et d'autres. Avec La Suisse entre origines et progrès de Peter von Matt, la collection a atteint le cap des cinquante titres publiés, et depuis lors, l'activité se poursuit avec une vigueur renouvelée. L'intention est que ces textes contribuent à une réflexion sur l'identité helvétique et sur le long chemin qui a conduit à la formation de l'État actuel.

Parmi les dernières parutions, deux collections apportent une grande satisfaction à l'éditeur. L'une est « La Rondine », qui rassemble les meilleurs fruits de la littérature suisse-italienne des XIXe et XXe siècles, lancée en 2000 avec une nouvelle édition du Signore dei poveri morti de Felice Filippini, puis poursuivie avec la sortie de Lungo la strada, recueil original de prose d'Anna Gnesa, Requiem per zia Domenica de Plinio Martini et La cava della sabbia de Pio Ortelli, ainsi que les nouvelles éditions de Albero genealogico de Piero Bianconi et La voce del padre d'Ugo Canonica, et l'ouvrage inédit de Remo Beretta I giorni e la morte. La seconde a vu le jour en 2008 avec La baronessa delle isole, de Daniela Calastri-Winzenried. C'est « La Betulla » qui, à l'instar de cette plante pionnière, offre la possibilité à des écrivains encore peu connus de se faire connaître du public des lecteurs.

Tout récemment, la collection « Le Sfide della Svizzera »(Les défis de la Suisse), dirigée par le politologue Oscar Mazzoleni, a été lancée. Elle vise à réfléchir sur la réalité helvétique à partir des contributions de spécialistes du secteur.

Pas seulement des livres

La diversification de son activité éditoriale a conduit Dadò à se lancer également dans le monde de la presse périodique. Il l'a fait en lançant la publication de deux périodiques régionaux : La Rivista del Locarnese e valli en 1994 et Il Mendrisiotto en 1999, qui se sont largement imposés au fil des ans dans le tissu social local, acquérant leur propre identité et leur propre autorité. Dans le sillage du succès de ces deux magazines, deux nouvelles publications ont vu le jour ces dernières années : La Turrita, destinée aux lecteurs de la région de Bellinzone et du plaine de Magadino, et Il Ceresio, magazine de la région de Lugano.

Présent et avenir

Sur le marché restreint de l'édition tessinoise, la production livresque de la maison d'édition Dadò peut être considérée à bien des égards comme exceptionnelle : aujourd'hui, près d'une trentaine de volumes sont publiés chaque année sous son label. Une marque qui est une garantie de qualité, tant pour le niveau culturel des publications que pour l'excellence graphique du produit. Ce n'est pas un hasard si certaines des œuvres publiées à Locarno ont reçu le « Prix Lago Maggiore » et si d'autres ont remporté le concours organisé par le jury des « Plus beaux livres suisses de l'année », parrainé par le Département fédéral de l'intérieur.

Mais d'autres distinctions ont récompensé l'activité de Dadò : en 1991, à l'occasion du 700e anniversaire de la Confédération, l'éditeur de Locarno s'est vu confier l'impression et la publication du Dictionnaire des littératures suisses; et l'édition italienne du Dizionario Storico della Svizzera, ouvrage de recherche monumental qui a débuté en 2002 et s'est achevé en 2014 avec le treizième volume. Cette opération a demandé à la maison d'édition un engagement considérable, tant pour la préparation et l'impression des volumes que pour la promotion et la diffusion.

Après plus d'un demi-siècle d'existence, la maison d'édition de Locarno se trouve à un moment qui, si on le compare à la vie d'un homme, correspond à la maturité. Un moment où l'expérience et la pleine conscience de sa propre identité incitent à déployer ses meilleures énergies. Un objectif et un défi.

C'est ce que la maison d'édition se propose de faire dans les années à venir : continuer à offrir aux lecteurs des ouvrages de valeur et de qualité, en sélectionnant les voix les plus importantes de la fiction et de l'essai de la Suisse italienne, en proposant des traductions tout aussi significatives d'autres cultures nationales, et enfin en promouvant nos spécificités culturelles au-delà des frontières régionales, en Italie et en Europe.

Services proposés

Depuis plus de 50 ans, la Tipografia Stazione SA est active dans la région de Locarno. Grâce à des machines ultramodernes et à un personnel formé et compétent, nous sommes en mesure de répondre aux besoins les plus spécifiques de nos clients.
Parmi les services les plus demandés :
• Brochures et dépliants
•    Magazines
• Brochures et livres
• Enveloppes et papier à lettres
• Cartes de visite
•    Blocs-notes
Si vous avez une idée mais ne savez pas comment la concrétiser, nos graphistes sont à votre disposition pour donner forme à votre créativité.